Les autorités vénézuéliennes ont arrêté trois Américains, deux Espagnols et un Tchèque, accusés d’être liés à un complot présumé visant à « déstabiliser » le pays, a annoncé samedi 14 septembre Caracas, en faisant état de la saisie de quelque 400 fusils en provenance des États-Unis.
Washington, dont les relations avec Caracas sont exécrables, a aussitôt démenti toute « implication » américaine dans un « complot » visant à « renverser » le président Nicolas Maduro.
Le ministre vénézuélien de l’Intérieur Diosdado Cabello a évoqué lors d’une conférence de presse un plan présumé destiné à « générer de la violence » et à « déstabiliser » le pays. Selon lui, le président Maduro, dont la réélection le 28 juillet est contestée par l’opposition et une partie de la communauté internationale, était la cible de ce plan présumé, en même temps que d’autres responsables de l’exécutif.
« Deux citoyens espagnols ont été récemment arrêtés à Puerto Ayacucho (sud) », a-t-il indiqué, ajoutant qu’un « citoyen américain » était également sous les verrous. Il a par la suite fait état de l’arrestation de deux autres Américains, ainsi que d’un Tchèque. Diosdado Cabello a établi un lien entre le plan présumé et les services de renseignement espagnol et américain, ainsi que la dirigeante de l’opposition Maria Corina Machado.
Plus de 400 fusils saisis
« Ils ont contacté des mercenaires français, (…) des mercenaires d’Europe de l’Est et ils sont en train de mener une opération pour tenter d’attaquer notre pays », a-t-il affirmé, ajoutant que les détenus étaient en train de passer aux aveux.
Les plus de 400 fusils saisis étaient destinés « à des actes terroristes ici au Venezuela, un terrorisme encouragé par des secteurs politiques », a-t-il affirmé, assurant : « nous savons même que le gouvernement américain est lié à cette opération. »
La diplomatie américaine a répondu samedi 14 septembre, par la voix d’un porte-parole du département d’État, avoir été informée de la « détention » par Caracas d’un « militaire américain » et a évoqué des « informations non confirmées sur la détention de deux autres ressortissants américains. »
« Catégoriquement faux »
Mais « prétendre qu’il y aurait une implication des États-Unis dans un complot pour renverser Maduro est catégoriquement faux. Les États-Unis continuent de soutenir une solution démocratique à la crise politique au Venezuela », a écrit dans un courriel ce porte-parole.
Ces arrestations interviennent dans un contexte de tensions accrues entre le Venezuela et les États-Unis, ainsi qu’avec l’Espagne, au sujet de l’élection contestée du président Maduro.
B. M.