Le ministre des Affaires étrangères indien Subrahmanyam Jaishankar est ce lundi 7 novembre à Moscou pour y rencontrer son homologue Sergueï Lavrov. Une visite de deux jours d’« échanges sur l’ensemble des questions bilatérales », cruciaux pour la Russie, qui cherche à conserver sa relation spéciale avec New Delhi. Depuis une semaine, Vladimir Poutine ne tarit pas d’éloges sur l’Inde et son dirigeant.
« L’avenir appartient à l’Inde, la plus grande démocratie du monde menée par le patriote Narendra Modi », ou encore « les Indiens sont talentueux et déterminés ». Quelques-unes des déclarations de Vladimir Poutine depuis dix jours, notamment à l’occasion du jour de l’Unité du peuple russe ce vendredi 4 novembre.
L’objectif est de réaffirmer les liens étroits entre les deux pays, mis à l’épreuve par la durée du conflit en Ukraine. L’Inde refuse de condamner la Russie devant l’ONU. Il s’agit pour New Delhi de ne pas froisser un partenaire historique – et son premier fournisseur d’armement.
Mais Narendra Modi a changé de ton en s’adressant à Vladimir Poutine à Samarcande le 16 septembre. « L’heure n’est plus à la guerre, mais au dialogue », a lancé le Premier ministre indien. L’Inde a aussi demandé à la Russie de garantir qu’elle n’utiliserait pas l’arme nucléaire la première. Il faut donc prévenir une forme de malaise.
La presse reprend largement les éloges du président russe, qui réaffirme le rôle de puissance multipolaire de l’Inde. Mais l’Inde n’est pas dupe : il s’agit aujourd’hui de discuter des accords stratégiques commerciaux, par exemple sur le gaz russe pour lequel Moscou cherche de nouveaux acheteurs.
C. B.